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Les masques le nouvel or
Les masques le nouvel or

Sciences

Les masques en 2020 ou le nouvel or des enchères mondiales

A mesure que les politiques sanitaires se déploient et évoluent, les Etats doivent répondre au manque chronique d’équipements de protection pour lutter contre le covid-19.
Jusqu’à très récemment, les gouvernements n’avaient cessé de répéter que les masques n’avaient aucune réelle utilité pour les individus non-porteurs de la maladie. Nos connaissances sur ce virus restent cependant encore très limitées. Les scientifiques ont émis l’hypothèse depuis peu que le virus pourrait se transmettre via l’air expiré.
En France, l’exécutif est revenu sur sa position de départ et a encouragé vendredi dernier les Français à se protéger avec des masques alternatifs. De même en Allemagne, l’Institut Robert-Koch référence en matière de santé publique, a encouragé ses citoyens à porter en public des masques faits maison. A l’est de l’Europe, le port du masque est obligatoire en République Tchèque et en Slovénie. L’Autriche, quant à elle, l’a généralisé dans les supermarchés. Enfin, aux États-Unis, il est désormais fortement recommandé aux Américains depuis le vendredi 3 avril de porter un masque ou du moins de se couvrir le visage lorsqu’ils sortent de chez eux.
Ainsi, toute la planète cherche à se procurer auprès de la Chine des masques de protection. Une concurrence impitoyable se livre aux portes des usines chinoises, auprès desquelles toute la planète cherche à se procurer des masques de protection, afin de répondre à la pénurie. Les rivalités entre les pays se font vives, et les états se livrent une guerre sans merci pour s’emparer de ces ressources précieuses. Cette demande en flux hypertendu engendre une augmentation des prix. En quelques semaines, le coût du masque chirurgical a quasiment été multiplié par deux, passant de 0,25€ à 0,40€. Le coût du transport, quant à lui, a environ été multiplié par trois.
Le gouvernement français a mis en place un véritable « pont aérien » avec la Chine pour importer 600 millions de masques payés à un prix conséquent. Cependant, ces importations ne suffisent pas à couvrir la demande de tout le territoire. Ainsi, Valérie Pécresse, Présidente du Conseil Régional d’Ile-de-France a effectué une commande de plusieurs millions de masques auprès d’un fournisseur chinois pour la région. N’ayant plus aucune nouvelle de la cargaison, elle s’est rendu compte que le stock avait été vendu à un autre acheteur plus offrant ! Valérie Pécresse a expliqué jeudi dernier l’échec de cette commande : « Les Américains ont surenchéri au triple du prix, ont acheté des masques qu’ils n’avaient jamais vus ». Les tarmacs des aéroports chinois sont investis par des acheteurs internationaux près à tout pour détourner les commandes juste avant leur chargement. Finalement, la région Ile de France est parvenu à se fournir près de cinq millions de masques, réceptionnés le 1er avril à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis.
Face à cette véritable pénurie, de nombreuses entreprises ont désiré participer à l’effort national et reconverti leurs productions pour produire des masques « barrières ». A l’instar de la manufacture de prêt-à-porter de luxe « C2000 », qui fabrique depuis le 23 mars des masques en coton.
Malgré ces marques de solidarité de plus en plus nombreuses et des initiatives plus locales, l’offre ne parvient toujours pas à combler la demande qui se fait, elle, croissante.
Depuis peu, l’OMS, qui au début de l’épidémie mettait en cause la réelle efficacité de ces masques, revient petit à petit sur ses positions face à l’avancée de la recherche. Le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a concédé fin avril qu’il comptait à nouveau « évaluer l’usage potentiel du masque de manière plus large » et de préciser : « La pandémie évolue, les preuves et nos avis aussi ». Par ailleurs, il s’est engagé à s’entretenir avec les industriels du secteur, afin d’établir des règles dans cette chaîne de production pour assurer une répartition équitable des produits. L’OMS a par ailleurs lancé un appel de fonds de 675 millions de dollars, afin de combattre l’épidémie durant les trois prochains mois. De plus, l’organisation s’est engagée à envoyer dans un premier temps vers 24 pays des équipements de protection, dont 500 000 masques. Ces masques devront être distribués en priorité aux professions à haut risque, tels que les soignants, les pompiers, mais aussi aux malades et à leur entourage proche…

Clémence Rossignol
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Aimant écrire sur des sujets de société, géopolitiques ou économiques, je vous propose ici mon jeune regard à travers une actualité hebdomadaire. J’essaie d’étudier en profondeur des sujets souvent peu traités par les médias traditionnels nationaux.

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