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Société

Le réveil de la belle au bois dormant post confinement.

Virginie Duret est installée depuis trois ans avec sa famille à Canton, la plus grande ville du Sud de la Chine qui a officiellement déclaré 420 cas de Covid-19. La ville semble aujourd’hui sortie d’affaire.

Virginie témoigne de son vécu et ressenti vis-à-vis du déconfinement, un véritable regain de liberté. Après s’être arrêtée durant près d’un mois, la vie reprend peu à peu son cours en Chine, comme le montrent les nombreuses images partagées sur les réseaux sociaux. Alors qu’en février, les rues étaient entièrement vides et offraient ainsi une vision presque apocalyptique, aujourd’hui petit à petit, leurs trottoirs sont de nouveau noirs de monde et leurs artères obstruées par des voitures cul à cul.

Virginie Duret témoigne qu’après ce calme funèbre des précédentes semaines, l’ancien tapage et l’agitation frénétique si caractéristiques de la ville de Canton a repris de plus belle ! Le carrefour de l’avenue Jinshazhou délaissé par les automobilistes fin janvier, retrouve ses fidèles chauffards échauffés, coincés aux heures de pointe et pris dans le flux journalier, comme si le Covid-19 n’avait jamais croisé leurs chemins. Virginie Duret raconte : « Le célèbre pont de Jinshazhou, qui permet d’accéder à notre île, recommence à subir le flot quotidien des véhicules en tout genre : vélos, tricycles, motos, voitures, bus, camionnettes s’entassent pour entrer dans le centre de Canton. (…) Les 10 kilomètres habituels représentent de nouveau des heures d’attente ». La vie, après cet entracte, reprend son rythme célère avec toutefois quelques changements d’acteurs.

Les commerces qui relèvent un à un leurs rideaux, ont, pour certains, changé de propriétaire. « Ce qui était une boulangerie en janvier devient un magasin de vêtements en mars », illustre Virginie. Cependant, la jeune femme explique, par la suite, que ces légers changements qu’elle a perçus dans son quartier ne sont pas inusuels et viennent en réalité s’inscrire dans la dynamique d’une ville comme Canton où tout est en perpétuel mouvement. A l’image des autres habitants de Canton, Virginie est plus que ravie de pouvoir renouer avec ses habitudes et ses petits plaisirs qui lui rendaient la vie bien agréable. Elle redécouvre ainsi la douceur et la joie, de ce qui auparavant était et lui semblait habituel. La réouverture des parcs, les oiseaux chantant l’arrivée du printemps… Elle confie : « L’excellente nouvelle de la semaine est la réouverture de notre petite “cantine” préférée ! Un restaurant aux saveurs du Shaanxi, Les Célèbres Petites Bouchées de Xi’an, tenu par une Cantonaise aux yeux pétillants ! ».

Néanmoins, si après un long sommeil, les habitants de la ville de Canton sortent finalement de leurs canapés usés et profitent enfin de l’air frais, la vie n’y sera là-bas plus jamais comme avant ! Du moins, c’est ce qu’espèrent les autorités chinoises, craignant l’arrivée d’une seconde vague prévue par les médecins. Le retour au bon vieux temps n’est qu’illusion. La belle au bois dormant ne retrouvera pas son quartier intact. Les ouvertures des commerces et restaurants ont été encadrées pour répondre aux nouvelles exigences sanitaires et se font sous condition. Des contrôles réguliers sont organisés par la police cantonaise. Les clients doivent porter des masques, se désinfecter les mains au gel hydroalcoolique, se faire enregistrer et même se prendre la température avant d’entrer dans ces établissements. Les groupes dans les rues sont toujours restreints, pas de gros rassemblement, pas de grandes et chaleureuses retrouvailles comme l’on pourrait se l’imaginer.

De plus, certains petits quartiers, sont encore fermés et leur accès semble pour le moment exclusivement réservé à leurs habitants, grâce à des système de contrôle à l’entrée. C’est le cas notamment du quartier de Virginie : « Notre quartier a été entièrement bouclé : barrières, laisser-passer, vérification vingt-quatre heures sur vingt-quatre ». Par ailleurs, Virginie Duret observe un changement dans les comportements collectifs : « La peur de l’invisible détermine encore les comportements. Le moindre éternuement suscite un sentiment de crainte et une envie de fuite. Les ascenseurs ne sont plus à leur capacité maximale. On ne doit plus jouer des coudes pour avoir une place. ».

La pandémie aura bel et bien marqué la population de Canton, qui porte toujours les stigmates de ce meurtrier invisible encore inconnu au bataillon l’année précédente…

Alors selon vous ce confinement ? Liberté renaissante ou rémission progressive ?

 

Inspiré du Témoignage de Virginie Duret : “La fin du confinement est comme un lent réveil”

Clémence Rossignol
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Aimant écrire sur des sujets de société, géopolitiques ou économiques, je vous propose ici mon jeune regard à travers une actualité hebdomadaire. J’essaie d’étudier en profondeur des sujets souvent peu traités par les médias traditionnels nationaux.

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