Les zones de villégiatures new-yorkaises ne sont pas épargnées.
Philip D. Murphy Gouverneur du New Jersey a débuté sa conférence de presse samedi par un moment de silence en hommage au plus de 800 personnes décédées, lors des dernières 24 heures.
Bien que New York reste l’épicentre national de l’épidémie de Covid-19, avec des milliers de nouveaux cas chaque jour, les responsables politiques et scientifiques sont de plus en plus préoccupés par l’émergence de nombreux points chauds en périphérie de la ville. Citant les villes côtières de plus en plus peuplées par ceux qui fuient New York, M. Murphy a annoncé que le New Jersey allait prendre des mesures pour faciliter le blocage par les municipalités ou les comtés des « locataires occasionnels et saisonniers », pendant la durée de la crise, y compris dans les hôtels et les motels. À Long Island, une augmentation rapide du nombre de cas, a soulevé des questions sur la migration continue des citadins vers des résidences secondaires dans les communautés balnéaires ou les zones de la vallée de l’Hudson. M. Cuomo a toutefois précisé qu’il n’était pas en mesure d’affirmer que ce type de mouvement contribuait à l’augmentation du nombre de cas à Long Island.
Le nouveau défi est de stopper la transmission à partir des points chauds. Le gouverneur du Rhode Island a tenté d’imposer une quarantaine de 14 jours aux New Yorkais, en demandant aux agents des forces de l’ordre de faire du « porte-à-porte » pour rechercher les résidents non permanents et isoler ceux qui ont des plaques d’immatriculation de New York. Le gouverneur de la Floride a ordonné, lui aussi une mise en quarantaine concernant toute personne venant de New-York. M. Murphy a annoncé qu’il y avait eu 200 morts de plus dans le New Jersey depuis vendredi, portant le total de cet État à 846.
Le Gouverneur Cuomo a déclaré que le pic de la pandémie serait atteint à New York dans les prochains jours.
Lors de sa conférence de presse samedi, à Albany, M. Cuomo a souligné que New York comptait sur 85 000 volontaires professionnels de santé (environ 22 000 d’entre eux venant de l’extérieur de l’État) venus aider à gérer le nombre croissant de patients. Il a également signé un décret samedi pour permettre aux étudiants en médecine qui n’ont pas encore obtenu leur diplôme, de la pratiquer, dans le but de renforcer le nombre de médecins.
Plus tard samedi, le président Trump a déclaré qu’il envoyait 1 000 membres du personnel médical militaire à New York pour aider à traiter les malades. Il y a déjà environ 1 200 membres du personnel médical militaire à bord du navire-hôpital Comfort qui se trouve maintenant dans le port de New York. En outre, près de 2 700 forces de la Garde nationale de l’État de New York ont été déployées pour lutter contre le virus, un chiffre qui, selon les responsables militaires, devrait augmenter avec le renfort de 4 000 engagés, dans les prochains jours.
Lors d’un point presse à la Maison Blanche, M. Trump a affirmé que le gouvernement fédéral avait été « généreux » envers New York, tout en déclarant que M. Cuomo n’avait pas été « gracieux », lorsque celui-ci a tenu son point presse plus tôt dans la journée. « J’ai regardé ce qu’il a dit aujourd’hui, et ça allait », a déclaré M. Trump. « Je ne dirais pas gracieux. Ce n’était pas courtois. C’était ok ».
Trump a désigné le gouverneur Gavin Newsom de Californie comme quelqu’un qui « a été gracieux» et il a ajouté que le maire Bill de Blasio « a été très gentil».
La ville de New York annule les vacances de printemps, mettant en colère des milliers d’enseignants.
L’administration en charge de l’éducation de la ville de New York a officialisé vendredi la décision que plus de 75 000 enseignants de la ville redoutaient au milieu de la pandémie : les vacances de printemps sont officiellement annulées. Cette décision des responsables du ministère de l’Éducation a mis en colère de nombreux enseignants qui plaidaient pour une courte pause pendant les vacances de Pâques et du Vendredi Saint. « Avec cette décision, le maire de Blasio montre qu’il ne reconnaît pas à quel point vous avez travaillé dur en ces temps stressants et angoissants », a écrit Michael Mulgrew, président de la Fédération unie des enseignants, dans un courriel cinglant à ses membres après que la nouvelle soit tombée. « Nous reconnaissons que cela peut être une déception pour de nombreux élèves et écoles, car nous avons tous travaillé sans relâche dans notre transition vers l’apprentissage à distance et souhaitons de façon très compréhensible faire une pause », a écrit M. Carranza dans un courriel aux enseignants.
Le vaste système de 1 800 écoles publiques de la ville de New York qui compte 1,1 million d’élèves continue de faire face à son défi le plus sérieux depuis des décennies, avec des cours à distance qui pourraient potentiellement durer jusqu’à la fin de l’année scolaire.
La crise économique liée au Covid-19 est arrivée et nous bâclons la réponse
Par Paul Krugman
Nous sommes confrontés à une incroyable catastrophe économique.
Au cours des deux dernières semaines, nous avons vu près de 10 millions de demandes d’indemnisation chômage contre 1 million sur deux semaines en temps normal. La question est de savoir si nous sommes prêts à faire face à cette catastrophe. Hélas, les premiers signaux montrent que nous gérons cette catastrophe économique inédite et fulgurante aussi mal que nous gérons la pandémie rapide qui la provoque. Autrement dit, nous entrons dans l’équivalent économique d’un coma induit médicalement, dans lequel certaines fonctions cérébrales sont temporairement arrêtées pour donner au patient une chance de guérir. Cela signifie que le principal travail de la politique économique en ce moment n’est pas de stimuler, mais de maintenir l’emploi et le G.D.P. Il s’agit plutôt de fournir un soutien vital – pour limiter les difficultés des Américains qui ont temporairement perdu leurs revenus. Il y a, bien sûr, un fort risque que nous ayons une récession conventionnelle en plus du coma induit. Mais pour l’instant, l’accent doit être mis sur l’aide aux personnes dans le besoin. La bonne nouvelle est que le Congrès de la loi CARES (Coronavirus Aid, Relief, and Economic Security Act) de 2 milliards de dollars adopté la semaine dernière fournit, sur le papier, un soutien économique fort. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il semble que cela pourrait prendre des semaines, voire des mois, avant que de sérieuses sommes d’argent ne parviennent à ceux qui ont besoin d’aide en ce moment. Par ailleurs, la législation accorde également des prêts aux petites entreprises (prêts qui seront annulés, transformés en subventions directes, si les entreprises utilisent l’argent pour maintenir leur masse salariale) mais ceux-ci sont confrontés à un retard paralysant dans le traitement. En effet, les emprunteurs potentiels étant soit incapables de remplir les formulaires, soit informés qu’ils devront attendre trois semaines. Sources :
- New York Times
- Paul Krugman’s Newsletter: Get a better understanding of the economy — and an even deeper look at what’s on Paul’s mind)
- New York Daily News
- New York Post
