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Kianoush Jahangiri
Kianoush Jahangiri

Économie

Iran : Quand la santé pâtit du choix de l’économie.

L’épidémie de covid-19 a véritablement bouleversé nos vies ! Tel un tsunami, sa vague de contamination a balayé tout le globe sans exception. Certaines régions ont du et doivent encore, faire face à des situations d’urgence. A la mi-février, l’Iran a vu arriver sur son territoire cette épidémie, et a eu du mal à l’endiguer, malgré les mesures de confinements et de distanciations entreprises. Le gouvernement a fait d’ailleurs, l’objet de sévères critiques, à la fois à l’échelle internationale et nationale, en ce qui concerne sa mauvaise gestion de la crise, mais aussi concernant son manque de transparence vis-à-vis des données communiquées (nombres de cas, décès…).

Le mois dernier, observant une baisse du nombre de nouveaux cas, tombés à moins de 1 000 par jour, le gouvernement iranien s’est empressé de rouvrir les portes de son pays et d’encourager son peuple à reprendre une vie quotidienne « normale ». Le président Hassan Rouhani a rappelé qu’au- delà d’un combat sanitaire, son pays avait aussi un combat économique à mener. L’économie nationale déjà fragilisée par les sanctions américaines, avant même que le virus ne frappe, ne pourrait pas supporter un nouveau coup de massue. Malheureusement, cette reprise trop précipitée de l’activité économique dans cet épicentre de l’épidémie au Moyen-Orient, a engendré en à peine trois semaines, une nouvelle flambée de cas de coronavirus sur le territoire ! Les experts de la santé avaient pourtant prédit un tel scenario et même averti le gouvernement lorsque celui-ci avait commencé à assouplir les restrictions fin avril. Kianoush Jahangiri, porte-parole du ministère de la Santé, a déclaré ce lundi que 2 294 personnes avaient été testées positives au cours des dernières 24 heures. Or, ce nombre est deux fois plus élevé que le nombre de cas comptabilisés un jour plus tôt.

La semaine dernière, au moins 8 provinces ainsi que la capitale Téhéran, ont été déclarées « zones rouges ». Dans le sud-est du pays, le gouverneur de la province du Khouzistan, qui abrite les industries pétrolières et pétrochimiques du pays, a signalé une augmentation de 300% des nouveaux cas depuis fin avril. Ainsi, ce vendredi, le Khuzestan a verrouillé l’accès à 16 de ses villes au moins jusqu’à lundi. Par ailleurs, le ministère de la Santé a cessé de publier les chiffres concernant le rebond de la pandémie pour les provinces afin de contrôler les vagues de panique et les pressions exercées sur le gouvernement pour qu’il ferme les villes.

A l’approche de la fin dela fête de l’Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne sacré du Ramadan, le gouvernement devra redoubler de vigilance. M. Rouhani a déclaré samedi que les prières dirigées par l’ayatollah Khamenei avaient été annulées, mais que celles-ci auraient lieu avec des distances sociales à l’extérieur des mosquées locales e certaines villes. En outre, le dernier vendredi du Ramadan, l’Iran organise traditionnellement un rassemblement annuel de la journée de Qods, marquant l’opposition à Israël et le soutien aux Palestiniens de Jérusalem. Cette année, en raison de la pandémie covid-19, les Gardiens de la révolution ont déclaré qu’ils annulaient complètement le défilé.

Toutefois, ces précautions sanitaires demeurent, pour un grand nombre de scientifiques, insuffisantes face au rebond de la pandémie. L’Iran paie, aujourd’hui, les frais de ce que certains qualifieraient de « légèreté » dans le traitement du covid-19.  « Les autres pays devraient se tourner vers l’Iran et ne pas faire ce qu’il a fait », a déclaré le Dr Kamiar Alaei, expert en santé publique iranienne. D’autres pays ont vu de même leur nombre de cas baisser puis augmenter à nouveau, mais la crise ravivée en Iran pourrait offrir une importante leçon à d’autres gouvernements qui tentent de trouver le juste équilibre entre la protection de la santé publique et le redémarrage de leur économie.

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Aimant écrire sur des sujets de société, géopolitiques ou économiques, je vous propose ici mon jeune regard à travers une actualité hebdomadaire. J’essaie d’étudier en profondeur des sujets souvent peu traités par les médias traditionnels nationaux.

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