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présidence d’Angela Merkel
présidence d’Angela Merkel

Économie

Le plus grand défi économique de l’histoire de l’Union européenne sera sous la présidence d’Angela Merkel.

La Présidence du Conseil européen : Une femme forte à la rescousse de l’UE.

La succession du croate Andrej Plenković, dont la présidence s’est retrouvée complètement tétanisée par le Covid-19, à la tête du Conseil de l’Union européenne, sera assurée par l’Allemagne avec Angela Merkel du 1er juillet au 31 décembre 2020. Comme entre les années 2007 et 2008, l’Allemagne partagera son « trio des présidences » avec le Portugal et la Slovénie.

L’Etat qui assume cette charge de Présidence du Conseil n’a pas de pouvoir particulier sur les autres Etat-membres. Néanmoins, celui-ci se voit confier la possibilité de fixer un agenda et de mener les débats. Ainsi, Madame Merkel a l’opportunité d’ouvrir un chantier de réformes des structures politiques, afin de donner un nouveau souffle à l’Union européenne. Elle se présenterait comme la femme de la situation ! En effet, en cette période de crise économique post-Covid, l’arrivée d’Angela Merkel à la Présidence du Conseil de l’UE est particulièrement bienvenue. La chancelière qui dirige rigoureusement l’Allemagne depuis déjà plus de treize ans, est devenue la figure forte symbolique de l’UE.

Ayant annoncé qu’elle quitterait la tête de son parti CDU et ne se représenterait pas pour un nouveau mandat de chancelière en 2021, cette présidence s’offre à elle comme une superbe fin pour sa longue carrière politique. Toutefois, cette présidence allemande n’est pas accueillie à Berlin avec autant d’entrain qu’en 2007. Aujourd’hui, à la suite de cette crise sanitaire mondiale, le ton est grave et l’agenda, chargé !

L’un des points forts de cette Présidence devrait avoir lieu en septembre avec le sommet Chine-UE, déterminant pour les relations sino-européennes. La montée en puissance de la Chine, devenue principale rivale des Etats Unis, pourrait participer au façonnement d’un monde bilatéral et réduire de facto la capacité d’action européenne. Si les équilibres doivent changer dans la politique mondiale, l’Europe doit s’affirmer et ne pas être en reste face aux autres grandes puissances. Un autre point fort de la Présidence allemande sera pour sûr la signature d’un accord final post-Brexit sur les futures relations entre l’UE et le Royaume-Uni. Alors que cette sortie britannique de l’UE, occupe les dirigeants européens depuis déjà 2016, l’acte final devrait enfin être signé ! En outre, d’autres évènements, tels que la conférence concernant l’avenir de l’Europe, qui furent retardés en raison de la pandémie, ou encore la discussion d’un accord sur le cadre financier 2021-2027, devront aussi se tenir. Enfin, l’accent sera mis sur la région des Balkans occidentaux. Le « trio des présidences » reste attaché à l’idée de l’élargissement de l’UE avec l’adhésion de ces pays, afin de renforcer la sécurité et la stabilité européennes.

Toutefois, bien que l’agenda de cette fin d’année soit déjà très chargé, la crise du Covid-19 a mis sur la table de nouveaux enjeux cruciaux. La Chancelière souhaitait à l’origine axer sa Présidence au Conseil de l’UE, à compter du 1er juillet, sur les enjeux écologiques. Mais au vu des derniers évènements, elle s’attellera prioritairement à la résolution de la crise post-Covid qui se profile. Le ministre fédéral allemand Peter Altmaier s’est d’ailleurs exprimé à ce sujet : « Au sein du trio des présidences, nous voulons nous servir des 18 mois à venir de manière efficace, afin de faire avancer les priorités et les projets communs dans l’Union européenne. Faire preuve de continuité est décisif, en particulier pour surmonter la pandémie de Covid-19 et ses conséquences. ». La chancelière allemande a bel et bien déjà prouvé l’importance qu’elle accorderait à la relance économique de l’Europe ce semestre, en proposant conjointement avec le Président français Emmanuel Macron un plan de relance européen de 500 milliards d’euros pour préserver cette Europe forte et solidaire.

Cependant, les Verts se refusent à voir une nouvelle fois l’écologie reléguée au second rang. La députée écologiste, Franziska Brantner, a déclaré : « Le premier objectif d’Angela Merkel est de trouver une majorité au Parlement pour le plan de relance. La protection du climat doit en être le cœur ». Ainsi, face à toutes ces requêtes, Merkel devra coupler les politiques de relance aux enjeux environnementaux contemporains. Investir dans l’écologie apparaît aujourd’hui comme l’un des leviers principaux pour la croissance de demain. La chancelière allemande devra par la suite s’atteler à unifier l’Europe des 27 derrière les projets de relance. La tâche ne sera pas des moindres ! Les pays du nord « frugaux » (Pays-Bas, Suède, Danemark, Autriche), sont notamment sceptiques à tout accord débouchant in fine à une mutualisation de la dette européenne sans contrepartie. En concédant la signature d’un chèque beaucoup plus important que prévu à l’Europe, la chancelière a déjà montré l’exemple aux autres nations.

La Présidence d’Angela Merkel au Conseil de l’UE ne sera donc pas de tout repos ! Mais celle-ci pourra s’appuyer sur le soutien du peuple allemand auprès duquel sa cote de sympathie dépasse les 60%.  Alors qu’elle semblait politiquement affaiblie, la gestion de la crise sanitaire lui a permis de regagner une forte popularité dans l’opinion publique allemande. De plus, celle-ci peut s’appuyer sur ses nombreux alliés, à la tête des différents Etats européens, notamment sur le Président français, Emmanuel Macron. Celui-ci, lors de sa dernière allocution télévisée le 14 juin dernier, avait une nouvelle fois réaffirmé la puissance de l’alliance franco-allemande au sein de l’Union européenne en réabordant un projet communément envisagé par les deux nations : créer une dette commune européenne suite à la crise de Covid-19. « (…) Avec la chancelière d’Allemagne, nous proposons aux autres Etats européens de dire « nous » plutôt qu’une addition de « je » », a-t-il déclaré.

Ainsi la chancelière a-t-elle les mains libres pour tenter d’apporter des réponses efficaces aux affres de la pandémie et pour offrir aux autres Etats une ligne directrice, afin de lutter de concert contre la récession. Elle maintient son désir d’une Europe unie et solidaire, rivalisant dans une économie de plus en plus mondialisée. Angela Merkel qui fut, dès les premiers instants, grande partisane de cette Europe des nations, arrive une nouvelle fois à la rescousse de l’Union Européenne qui se voyait menacée par cette crise sanitaire inédite !

Clémence Rossignol
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Aimant écrire sur des sujets de société, géopolitiques ou économiques, je vous propose ici mon jeune regard à travers une actualité hebdomadaire. J’essaie d’étudier en profondeur des sujets souvent peu traités par les médias traditionnels nationaux.

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