Si l’on en croit les experts politiques, les derniers mois d’une campagne présidentielle sont toujours dominés par quelques événements cruciaux et déterminants pour le résultat final des élections notamment le choix d’un ou deux candidat(s) à la vice-présidence, les débats et les conventions consécutives. Ce dernier élément est celui qui peut potentiellement le plus influer sur les sondages. Aux États-Unis, la convention désigne le congrès d’une organisation. Ainsi à l’échelle nationale, tous les quatre ans, durant l’été précédant l’élection présidentielle, les conventions démocrates et républicaines se réunissent chacune afin de nommer officiellement le candidat concourant à la présidence du pays, mais aussi afin de s’accorder autour d’un programme. Ces conventions politiques, d’une durée de 4 jours, ont déjà, dans l’histoire américaine, créé des oscillations telles, que des candidats auparavant pourtant à la traîne, ont pu faire leurs grands retours dans la compétition et remonter dans les sondages. À titre d’exemple, George Bush, Bill Clinton et George W.Bush ont vu cette saison des congrès les mener à la victoire respectivement en 1988, 1992 et 2004.
Mais quelle est la raison de tel revirement ?
Aux États-Unis, les Américains ne suivent généralement pas scrupuleusement la politique. Ces conventions fonctionnent de fait comme de l’info publicité politique, diffusée par les chaînes de télévision nationales. Néanmoins, ces rebonds post-convention dans les sondages ont diminué ces dernières années, en raison d’une augmentation de la polarisation et d’une baisse du nombre d’électeurs indécis. En outre, cette année en raison du covid, les conventions se feront virtuellement et seront en conséquence moins dynamiques. Ainsi, l’aura habituelle de ces conventions pourrait être impactée. Toutefois, cette semaine du 24 août demeure cruciale et pourrait marquer un tournant dans l’élection américaine de 2020. Trump et les élus républicains auront pour sûr une plus forte emprise sur les électeurs au cours des quatre prochains jours qu’à n’importe quel autre moment de l’élection.
La question est maintenant de savoir, comment les républicains s’organiseront-ils pour remporter un maximum d’électeurs ?
Trump a déprécié les discours enregistrés, fortement utilisé par son adversaire Joe Biden, en les qualifiant d’ennuyeux et a annoncé qu’il comptait discourir lui-même les quatre nuits de convention. En parallèle, le parti républicain tentera de réfuter les critiques concernant la présidence de Trump en s’appuyant sur « la force de l’économie pré-pandémie ». Le but principal sera, pour eux, de décrédibiliser l’opposant Joe Biden afin de persuader les électeurs qu’il est n’est pas apte à présider le bureau ovale contrairement au président sortant. Susan Page, journaliste et biographe américaine, a par ailleurs expliqué sur Fox News Sunday : « Faire tomber Joe Biden soit comme quelqu’un qui est faible ou quelqu’un qui est un captif de l’aile gauche du parti, c’est la tâche, je pense, que les républicains mèneront ces quatre prochains jours. »
Il faudra atteindre la semaine prochaine avec la publication des sondages post-convention pour savoir si oui ou non cette stratégie offensive s’est montrée efficace pour les républicains et leur a permis de remonter dans les sondages.