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Politique

US : Deux vieux, jeux de vilains !

À l’approche de l’élection présidentielle, prévue le 3 novembre prochain, l’Amérique retient son souffle. Les médias du monde entier suivent de très près cette élection qui aura pour sûr des impacts à l’échelle internationale. 

Les deux candidats Donald Trump et Joe Biden sont fondamentalement opposés et ont chacun leur propre vision du monde et des relations diplomatiques. Selon, un sondage réalisé entre le 23 et le 29 septembre sur un échantillon de 3 000 personnes par « Rasmussen Reports », société de sondage américaine, 51% des Américains déclarent vouloir voter pour l’ancien vice-président d’Obama, Joe Biden contre 43% pour le Président sortant Donald Trump. Mardi soir, le 29 septembre 2020, les deux candidats ont enfin pu se confronter en face-à-face, au cours d’un premier débat télévisé dans la salle de l’université de Cleveland, dans l’Ohio.

Ce débat, suivi par des dizaines de millions d’Américains, a été qualifié de « pire débat présidentiel de l’histoire » par Aaron Kall, enseignant à l’Université du Michigan et spécialiste des débats présidentiels. La presse américaine a été effarée face à un tel spectacle.

Selon le Washington Post, journal a tendance libérale, la campagne présidentielle « s’est transformée en un chaos alors que le Président Trump a sans cesse interrompu et insulté le candidat démocrate Joe Biden ».  De même, selon la chaine de télévision Fox News, pourtant très conservatrice et pro-Trump, ce débat était « comme une bagarre dans un bar », « un derby insultant épuisant ».

Une telle violence politique est très rare, bien que les trois débats entre Donald Trump et Hillary Clinton, il y a quatre ans, n’avaient pas non plus étaient très glorieux. À seulement cinq semaines des élections, ce débat offre donc une triste vision de la démocratie américaine.

Dans le contexte actuel de crise sanitaire, les deux candidats non pas pu se serrer la main au préalable. En raison des gestes barrières, Trump n’a pas pu administrer sa traditionnelle et légendaire poignée de main !

Toutefois, celui-ci a rattrapé ce « manque » par de nombreuses démonstrations de forces visant à déstabiliser son adversaire au cours du débat.

Donald Trump fut dans l’invective totale. Comme à son habitude avec sa tactique « bulldozer », celui-ci a cherché à rabaisser, humilier son adversaire. « Interrompant Joe Biden presque à chaque fois qu’il parlait, le Président Trump n’a guère tenté de rassurer les électeurs indécis sur son leadership », a rapporté le New York Times.

Affichant ouvertement à plusieurs reprises son mépris pour son adversaire, Trump a déclaré moqueur au cours du débat « Il n’y a rien d’intelligent en vous », « vous avez été le dernier de votre classe ». Le Président sortant a même accusé à plusieurs reprises son opposant de n’être qu’une simple marionnette de la « gauche radicale ».

Joe Biden, excédé par les interruptions de Donald Trump, a réagi très fortement, en commandant à son rival de « la fermer » et en le traitant de menteur et de raciste. Il a déclaré qu’il était « impossible d’en placer une avec ce clown » avant de se raviser et d’ajouter « pardon, avec cette personne ». Pour couronner le tout, le candidat démocrate a aussi accusé Donald Trump d’être « le caniche » du Président russe Vladimir Poutine. Pour de nombreux spécialistes, Biden n’a pas réussi à prendre la main sur le débat.  Trump s’est montré plus dynamique et plus vif. Le candidat républicain rebondissait plus vite là où Joe Biden se laissait interrompre.

Toutefois à plusieurs reprises, Biden s’est montré percutant en regardant la caméra et en s’adressant directement au peuple américain. Il s’est montré rassurant en faisant preuve d’une grande douceur et de beaucoup d’empathie : « Il s’agit de votre santé, votre famille. C’est vous qui êtes à la maison, confrontés à des difficultés économiques, vous dont les enfants ne vont pas à l’école. Le Président ne s’est pas occupé de vous, et nous, on peut faire quelque chose. J’ai un plan pour ça. ».

Cette attitude contraste avec celle du Président Trump, plus violente et dénouée de compassion. Biden semble se présenter comme le rassembleur du peuple américain contrairement à Trump qui se joue des divisions.

Celui-ci a par ailleurs refusé de se désolidariser clairement des suprémacistes blancs et de dénoncer les milices armées racistes. En effet, il s’agit d’une partie de son électorat, ceux qui viennent à ses meetings, et qui forment sa base fervente de partisans. « On a demandé au Président Trump de condamner le suprémacisme blanc. Il a refusé (…) le président Trump est une honte nationale, et les Américains ne le toléreront pas », a réagi Charles Ellis Schumer, sénateur démocrate. Selon le New-York Times, “Quelques minutes à peine après que Donald Trump a mentionné leur nom lors du débat, le groupuscule d’extrême droite Proud Boys s’est aussitôt réjoui sur les réseaux sociaux et sur les messageries privées de ce soutien apporté par le Président”. Les membres de ce groupuscule se félicitent “d’un commentaire historique” et s’avancent déjà “d’un pic de nouvelles recrues”.

Enfin, Trump commence déjà à remettre en cause les résultats du scrutin.  Il a expliqué qu’il ne comptait pas reconnaître le résultat du vote par correspondance, qui selon lui était non légitime et favorisait les fraudes.  Ces accusations sont une manœuvre stratégique pour Trump car ce sont principalement les électeurs de Biden qui votent par correspondance. Trump a même demandé à ses partisans de venir surveiller les élections, un appel qui s’apparente à une nouvelle forme d’intimidation !

Face à ce débat catastrophique et d’une violence inédite de nombreux Américains souhaitent voir les deux prochains débats annulés. Le Times, un des principaux magazines d’information hebdomadaire américain, a titré « Annulez les deux prochains débats ».

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Aimant écrire sur des sujets de société, géopolitiques ou économiques, je vous propose ici mon jeune regard à travers une actualité hebdomadaire. J’essaie d’étudier en profondeur des sujets souvent peu traités par les médias traditionnels nationaux.

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