Depuis l’apparition du Covid, la communauté scientifique a toujours été dans le doute concernant l’origine de ce nouveau virus. Par ailleurs, nombreuses théories complotistes se sont propagées et ont divisées l’opinion publique. Bien que la théorie selon laquelle le virus proviendrait d’un accident de laboratoire ait longtemps été rejetée, cette dernière fait aujourd’hui partie des pistes à considérer. Fin mars 2021, le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus avait commandé une enquête à des experts qui se sont rendus en Chine. Après un séjour de quatre semaines à Wuhan de ces experts et au regard de leur conclusions, l’OMS avait finit par estimer l’hypothèse de l’accident du laboratoire comme “extrêmement improbable”. Mais ce rapport a suscité de nombreuses critiques et le 14 mai dernier, une lettre ouverte demandant la mise en place d’une enquête indépendante, co-signée par une vingtaine de chercheurs, est publiée. En outre, cette semaine, un article du Wall Street Journal (WSJ) a relancé le débat aux Etats-Unis. Le WSJ a rapporté avoir eu accès à des informations classifiées des renseignements américains, selon lesquelles dès novembre 2019 trois chercheurs du laboratoire « Institut de virologie de Wuhan » avaient été atteints de « symptômes compatibles à la fois avec ceux du Covid-19 et ceux d’une infection saisonnière », et avaient nécessité de soins hospitaliers.
Face à la polémique suscitée à la suite de cette publication, le Président des États-Unis Joe Biden a rappelé mercredi 26 mai, que les travaux du renseignement national, n’avaient pas permis d’aboutir à une « conclusion définitive » et que l’hypothèse de la fuite d’un laboratoire tout comme celle de l’origine animale étaient dans le champs des possibles. Il a donné trois mois aux services de renseignements américains pour « redoubler d’efforts » et lui fournir un rapport avec une explication satisfaisante quant à l’origine de la pandémie de Covid-19, déplorant à nouveau le manque de coopération et de transparence de Pékin. Il a déclaré : « Les États-Unis continueront à travailler avec leurs partenaires à travers le monde pour faire pression sur la Chine afin qu’elle participe à une enquête internationale complète, transparente, et basée sur des preuves. ».
Depuis ces derniers évènements, Facebook ne considère plus comme une Fake news « la thèse du laboratoire » et ne censure plus le fait de s’interroger sur l’origine du Covid-19. Le réseau social a annoncé le mercredi 26 mai « À la lumière des enquêtes en cours sur l’origine du Covid-19 et en consultation avec des experts en santé publique, nous ne retirerons plus de nos applications l’allégation selon laquelle le Covid-19 est d’origine humaine ou fabriqué. »
Face à cette mise en accusation des laboratoires chinois, Pékin a une nouvelle fois démenti cette éventualité, prétextant que les Etats-Unis et les autres pays tentaient de leur faire porter la faute. A peine quelques heures avant la diffusion du communiqué de Joe Biden, le mercredi 26 mai, Pékin avait accusé Biden de reprendre et diffuser les théories « complotistes » de l’ex-administration Trump. Dès jeudi, le ministère des Affaires étrangères chinoises a haussé le ton en accusant les États-Unis de « manipulation » et en jugeant cette théorie de l’origine humaine du virus « extrêmement improbable ». Le ministère a également rappelé le passif des services secrets américains, « l’histoire sombre ». L’ambassade de Chine à Washington a quant à elle dénoncée la déclaration de Joe Biden, car elle estime que cette politisation de la provenance du virus biaise la recherche de la vérité. Tout en expliquant souhaiter « une étude complète de tous les premiers cas de Covid-19 trouvés dans le monde et une enquête approfondie sur certaines bases secrètes et laboratoires biologiques dans le monde entier ».
On est en droit de s’interroger sur l’avenir des relations sino-américaines qui ne semble pas en voie de s’apaiser …